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Revue du digital – semaine du 14 avril 2025

Le SEO vit une triple rupture. Une rupture technologique, une rupture stratégique et une rupture cognitive.

Côté tech, l’IA redistribue les cartes. Les Google AI Overview transforment les requêtes stars en autoroutes fermées : l’utilisateur clique, mais ne sort plus des résultats de recherche. Résumés auto-générés, navigation circulaire, liens internes à Google : tout est pensé pour capter le trafic… sans le redistribuer aux éditeurs de site. Résultat : le trafic organique s’effondre sur les requêtes à fort volume.

Côté contenu, l’intention n’est plus linéaire. Le modèle TOFU-MOFU-BOFU est mort. L’IA fusionne les intentions en une réponse unique, intégrée, instantanée. Le contenu “mono-angle” est désormais inaudible. Il faut anticiper les enchaînements de questions, structurer les pages pour la lecture IA : blocs courts, titres explicites, extraits “cités” plutôt que “lus”.

Côté stratégie, la marque passe de visibilité à légitimité. 90 % des acheteurs B2B cliquent sur les sources citées dans les AI Overviews (aux US). Le positionnement SEO ne suffit plus. Il faut prouver sa valeur. Créer des contenus qui répondent à plusieurs niveaux de lecture, qui inspirent confiance aux robots comme aux humains, et qui servent de référence, pas de remplissage.

En parallèle, la centralisation de Google (fini les domaines pays) annonce un web unifié, plus “IA-friendly” que “culture-friendly”. Le contenu localisé ne peut plus se reposer sur un ccTLD. Il doit démontrer son ancrage, ligne par ligne, balise par balise.

Et que dire de l’IA générative ? Elle booste la cadence, mais tue la différenciation si elle est mal cadrée.

Viser la L… les mots-clés longue traine

En SEO, ce n’est pas le volume (seul) qui doit guider votre stratégie de contenu. Vous ne voulez pas attirer tout le monde. Vous voulez attirer la bonne personne, au bon moment, avec la bonne question. Et ça, seuls les mots-clés longue traîne peuvent le faire. Ces requêtes très spécifiques comme “consultant SEO pour artisans à Toulouse” ou “chaussures de trail imperméables femme gore-tex” n’impressionnent pas par leur volume. Mais elles transforment. Parce qu’elles traduisent un besoin clair et urgent.

C’est ce que les meilleures marques savent déjà. Elles ne copient plus les mots-clés de leurs concurrents ou à ranker sur des mots-clés génériques comme “SEO” ou “chaussures”. Elles cherchent à résonner avec leurs prospects. À entrer dans leur tête. À comprendre ce qui se joue derrière une recherche Google. Si votre contenu ne correspond pas à cette intention, vous êtes invisible. Même avec le mot-clé parfait. C’est un nouveau SEO qui s’installe : plus fin, plus stratégique, plus humain.

Alors, stop aux copier-coller de stratégie. Oubliez ce que vos concurrents font. Regardez vos clients. Écoutez-les. Identifiez leurs questions précises. C’est là, et là seulement, que vous trouverez les mots-clés qui comptent. Les bons mots ne sont pas ceux qui font rêver votre outil SEO. Ce sont ceux qui font acheter.

Le vrai rôle de l’IA dans la création de contenu : assistant ou imposteur ?

L’IA a révolutionné la production de contenu. Elle écrit 10x plus vite qu’un freelance classique, structure bien les articles (à condition de bien la guider), optimise le SEO, et vous fait gagner un temps fou. Mais ce que vous gagnez en vitesse d’exécution, vous le perdez en identité de marque. La banalité des propos tenus vous fond dans la masse de vos concurrents. Et Google commence à vous pénaliser.

Aujourd’hui, les algorithmes ne veulent plus de contenus génériques. Ils veulent de l’intention. De l’effort. Une signature humaine. Un texte généré sans âme, aussi bien rédigé soit-il, est désormais vu comme un bruit de fond.

Et ce n’est pas qu’une question de SEO. C’est aussi une question de stratégie marketing. L’IA n’a pas d’émotion, pas de culture, pas de vision. Elle ne peut ni raconter une histoire, ni anticiper un besoin, ni ressentir une frustration. Elle peut amplifier vos idées. Mais si vos idées sont faibles, ou trop neuves pour être reconnues, elle les aplatit.

Plus vous vous reposez sur l’IA, plus vous vous fondez dans un océan de clones. Vous publiez, mais vous n’émergez pas. Vous livrez des lignes, mais vous n’imprimez aucune trace.

Alors que faire ? Reprendre la main. Réintégrer l’humain au cœur de votre stratégie. Scénariser vos idées. Les nommer. Les diffuser. Les incarner. Car dans un web saturé d’automatisation, c’est votre singularité qui devient votre avantage concurrentiel.

Ce que les éditeurs de site oublient toujours dans leur contenu IA (et qui fait toute la différence)

Arrêtez de croire que le contenu IA peut performer tel quel. Propre, structuré, rapide à produire… mais creux. Ce que la machine écrit ne suffit plus — parce qu’elle n’a ni mémoire, ni vécu, ni vision. Et c’est précisément ce qui capte l’attention aujourd’hui.

Trois leviers changent la donne.

  1. l’édition humaine. C’est là que se joue la vraie valeur : transformer un texte généré en message incarné. Ajouter du contexte, du relief, des imperfections maîtrisées. Injecter du storytelling, de l’émotion, du ton. Ce que Google récompense désormais, ce n’est plus le contenu parfait, c’est le contenu qui prouve un effort réel — humain, stratégique, pertinent.
  2. la réutilisation intelligente. Vos contenus evergreen peuvent devenir des carrousels LinkedIn, des scripts YouTube, des newsletters ciblées. L’IA est un multiplicateur, pas un créateur. Si vous ne pensez pas multi-formats, vous laissez 80 % de votre impact potentiel sur la table.
  3. la mesure des bons KPI. Trop de responsables contenu pilotent encore à l’intuition. Or les outils existent pour relier chaque contenu à un segment, un canal, une conversion. Le ROI n’est plus invisible. Il est traçable. Et il doit être défendu face à des directions qui raisonnent chiffre d’affaires, pas impressions.

Créer du contenu n’est plus suffisant. Il faut penser qualité augmentée, durée de vie prolongée et performance mesurable. Tout ce qui ne passe pas par ce filtre est voué à l’oubli — ou pire, à la dilution dans un bruit algorithmique où même un bon contenu devient inaudible.

Comment survivre à la centralisation de Google si vous faites du SEO multilingue

Depuis avril 2025, un petit détail visuel a disparu des navigateurs : les extensions locales comme google.fr ou google.co.uk ne s’affichent plus. Google a décidé de tout rediriger vers un unique domaine : google.com. Officiellement, “rien ne change” dans l’expérience utilisateur. En coulisses, pourtant, un vrai séisme stratégique secoue le SEO international.

Fini l’époque où un ccTLD suffisait à prouver votre ancrage local. Aujourd’hui, Google n’en tient presque plus compte. Ce qu’il valorise : vos contenus localisés, votre balisage hreflang, vos signaux techniques et la clarté de votre ciblage géographique. La géolocalisation passe par l’intention, pas par l’extension.

Mais le plus grand bouleversement est invisible. En supprimant les domaines pays, Google prépare un web global, centralisé, sans frontières apparentes. Un web façonné pour l’IA générative, où l’unification du domaine facilite une lecture plus uniforme, plus “machine-friendly” du monde.

Alors que faire si vous gérez des sites multilingues ou internationaux ? D’abord, abandonnez les réflexes obsolètes. Le .fr ne fait plus le job. Ensuite, renforcez vos fondamentaux : contenu sur-mesure, balises précises, signaux techniques solides. Et surtout, repensez votre stratégie : vous n’êtes plus en train de “traduire un site”, vous êtes en train de défendre une culture dans un web standardisé.

Les Google AI Overview transforment vos requêtes stars en pièges à clics

Les résumés IA de Google — les fameux Google AI Overview — ne sont plus un simple ajout cosmétique dans les SERP. Ils incarnent un basculement stratégique, une rupture nette avec la logique SEO que vous avez connue jusqu’ici.

D’abord, Google ne redirige plus naturellement vers votre site. Il garde l’utilisateur dans son propre écosystème, avec des liens internes qui renvoient… à d’autres recherches Google. Résultat : moins de clics sortants, moins de trafic, et une dilution brutale de la visibilité organique et du jus SEO. Vos requêtes phares ? Elles nourrissent l’IA, mais ne vous rapportent plus rien.

Ensuite, le Google AI Overview casse le modèle TOFU-MOFU-BOFU. Il mélange toutes les intentions en une seule réponse, en anticipant les besoins futurs. Si vos pages ne traitent qu’un angle, elles sont devenues inutiles. L’IA ne cherche pas un site, elle veut un contenu clair, riche et exploitable. Elle lit vos titres, vos blocs, vos transitions. Pas votre storytelling.

Mais ce chaos apparent est aussi une opportunité : 90 % des acheteurs B2B cliquent sur les sources citées dans les AI Overviews. L’enjeu ne consiste plus à être vu. Vos contenus doivent être pensés pour l’IA autant que pour l’humain.

NB : Malgré la centralisation accrue de Google, des opportunités émergent ailleurs. Cet article du PTIDIGITAL montre bien que la dépendance à Google n’est plus une fatalité. Malgré cette centralisation agressive, des alternatives émergent — et certaines, contre toute attente, performent mieux. es moteurs conversationnels comme ChatGPT, Gemini ou Perplexity génèrent un trafic certes plus faible, mais jusqu’à quatre fois plus de conversions que Google.

Alors que faire ? Il faut s’adapter. Apprendre à créer des contenus qui ne visent pas que le classement sur Google, mais aussi la citation dans les IA, l’usage dans les prompts, l’exploitation dans les flux de conversation. Car ce nouveau SEO ne se joue plus sur une seule plateforme, mais dans tout l’écosystème algorithmique.

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