Le web tel que nous le connaissions vacille. Entre procès antitrust, domination algorithmique, crise de confiance publicitaire et bascule vers l’intelligence artificielle, Google est à la croisée des feux. La justice américaine veut démanteler Chrome. L’IA rend les contenus invisibles aux yeux des machines. Les cookies tiers — censés disparaître — tiennent encore debout faute d’alternatives viables. Et sur Discover, ce n’est plus la qualité de l’article qui compte, mais sa capacité à capter une attention fugace.
Ce que tout cela révèle ? Que le digital ne répond plus aux règles établies. L’éditorial ne suffit plus. La technique ne suit plus. Même les géants tâtonnent. Il ne s’agit plus seulement d’écrire ou d’optimiser. Il faut comprendre les nouvelles dynamiques d’influence algorithmique. Être lisible par l’humain, mais surtout consommable par les machines.
Ce dossier vous plonge dans une mutation profonde. Pas celle du SEO. Celle du web dans son ensemble. Un web qui ne récompense plus les contenus, mais les structures. Plus les intentions, mais les signaux. Plus la visibilité, mais la compatibilité. Préparez-vous à réapprendre. Ou à décroître.
66 % de parts de marché : Google est accusé d’abus de position dominante et doit vendre Chrome
Un cataclysme silencieux secoue les fondations du web : pour la première fois, Google pourrait être forcé de vendre Chrome. Ce procès historique, lancé par le Département de la Justice américain, vise à démanteler une domination construite brique par brique autour du navigateur le plus utilisé au monde. Avec 66 % de parts de marché, Chrome est devenu bien plus qu’un outil : c’est une passerelle stratégique vers les données, la publicité et l’intelligence artificielle.
Mais les régulateurs veulent briser ce cercle. Derrière les chiffres, ils dénoncent un système verrouillé où chaque accord exclusif, chaque ligne de code renforce l’emprise de Google sur l’accès à l’information. Si la justice tranche, ce ne sont pas seulement les géants qui devront réagir, mais toute l’industrie du web : SEO, publicité, contenu, IA. Le marché s’apprête à basculer vers une nouvelle ère. Pour les créateurs, les éditeurs et les marques, le message est clair : préparez-vous maintenant, ou restez à la traîne demain.
- Pour la recherche en ligne et l’IA, les États-Unis réclament le démantèlement de Google Source : France 24
- Google could use AI to extend search monopoly, DOJ says as trial begins Source : Reuteurs
- La possible vente de Google Chrome en 5 questions Source : Blog du Modérateur
- Google condamné pour monopole : vers un démantèlement historique de son empire publicitaire ? Source : Siècle Digital
Google Discover ne récompense pas les bons articles, il récompense l’attention
Google Discover a tué le SEO traditionnel. Ce qui compte aujourd’hui, ce n’est plus l’expertise ni même le contenu : c’est l’interaction. Titre percutant, image bien choisie, angle émotionnel — voilà les véritables leviers pour apparaître sur Google Discover. La plateforme observe, mesure et juge en temps réel chaque scroll, chaque clic, chaque seconde passée sur la page par vos lecteurs. Si l’article ne capte pas l’attention immédiatement, il est éliminé sans appel.
Et derrière cette mécanique implacable, une réalité : l’instabilité. Un site peut générer 100 000 visites un jour et s’effondrer à 100 le lendemain. L’algorithme, ultra-sensible et imprévisible, récompense donc l’agilité, pas la constance. L’IA aide à produire quantité de contenu, mais seule une stratégie éditoriale centrée sur l’attention vous permettra de rester sur cette plateforme à long terme.
Ce n’est plus une bataille pour l’information, mais pour les réactions. Et dans ce monde, ceux qui comprennent le timing, la niche et l’instinct humain ont toujours un coup d’avance.
- 3 outils IA qui ont fait leurs preuves dans Discover Source : Journal du Net
- Les secrets bien gardés de ceux qui cartonnent sur Discover [Regards croisés] Source : Abondance
- Google Discover feed begins surfacing social media accounts and posts for some Source : 9to5 Google
Ce que le maintien des cookies tiers dit de l’état réel du marché
Google ne renonce pas aux cookies tiers par erreur. Officiellement, c’est pour “laisser le choix à l’utilisateur”. En réalité ? Parce que personne n’est prêt. Les régulateurs multiplient les injonctions… sans clarifier les règles. Les annonceurs parlent de 1st-party data, mais ne savent pas l’exploiter. Les alternatives comme Topics, Privacy Sandbox ou les clean rooms ? Trop techniques, trop lentes, trop isolées. Même les géants de la pub peinent à orchestrer un ciblage cohérent sans cookie tiers.
Ce maintien ds cookies tiers est la preuve que l’écosystème entier est encore dépendant d’un modèle obsolète. Un modèle qui fuit de partout… mais qui reste le seul à fonctionner à l’échelle. Un marché coincé entre les promesses de la privacy et la réalité d’un business model bâti sur la surveillance.
- Pourquoi Google abandonne (vraiment) la fin des cookies tiers ? Les véritables raisons Source : LEPTIDIGITAL
- Google ne supprimera pas les cookies tiers sur Chrome : ce qu’il faut savoir Source : Blog du Modérateur
- Google scraps new cookie prompt in Chrome Source : Search Engine Land
- Data Clean Room: What It Is & Why It Matters In A Cookieless World Source : Search Engine Journal
Vous écrivez pour des humains ? Dommage, l’IA ne vous voit pas
Google vous référence. ChatGPT vous ignore. C’est la nouvelle réalité dans laquelle se trouve le SEO. L’IA ne lit vos documents ni comme un utilisateur classique, ni comme les crawlers de Google. Ni scroll, ni patience dans ces outils : elles se content d’extraire le texte et les données les plus accessibles. Vous aviez mis des popups et des bandeaux publicitaires ? Dommage…
La visibilité dans les moteurs classiques repose sur des critères éditoriaux. Celle dans les IA dépend d’un autre jeu : il ne suffit plus d’avoir un bon contenu, il faut qu’il soit structuré pour être compris, repris et cité par un modèle d’intelligence artificielle. Concrètement, l’IA découpe les pages en morceaux, cherche des titres clairs, des paragraphes courts, des phrases précises. Elle garde uniquement ce qui peut répondre vite et bien à une question. Le reste passe à la trappe.
Et ce fameux fichier llms.txt ? C’est une tentative (non reconnue par les grandes plateformes) pour leur indiquer où se trouvent vos contenus importants. Un plan de site pour l’IA. Sur le papier, c’est séduisant. En pratique, aucun modèle n’a vraiment l’air de le lire. Affaire à suivre.
- What Is llms.txt, and Should You Care About It? Source : Ahrefs
- How Is Answer Engine Optimization Different From SEO? Source : Search Engine Journal
- Repenser les intentions de recherche à l’ère des LLM Source : Soleil Digital
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